Perte d’autonomie
Nos conseils pour accompagner la perte d’autonomie
Saviez-vous que trois millions de Français seront en situation de perte d’autonomie en 2030(1) ? Elle peut survenir pour plusieurs raisons : accident de la vie, maladie grave, vieillissement, et peut concerner chacun d’entre nous ainsi que nos proches. Pour vous accompagner face à la dépendance, nous vous proposons des conseils pratiques pour mieux appréhender cette étape de vie.
Qu’est-ce que la perte d’autonomie ?
La perte d’autonomie se traduit par le besoin d’assistance, qu’elle soit ponctuelle ou permanente, pour réaliser les actes courants de la vie quotidienne comme se laver, s’habiller ou encore s’alimenter. Cette situation peut être causée par un accident de la vie, une maladie grave ou le processus naturel de vieillissement.
Les premiers signes d’une perte d'autonomie
Certains signes peuvent annoncer une diminution progressive de l'autonomie, comme :
- des difficultés à accomplir les gestes du quotidien (se laver, s'habiller, préparer les repas, etc.) ;
- des problèmes de mobilité ou un risque accru de chutes ;
- des troubles de la mémoire ou de la concentration ;
- un isolement social grandissant.
En étant attentif à ces signaux, vous pourrez prendre les mesures nécessaires pour adapter votre environnement et votre mode de vie, et ainsi préserver votre autonomie le plus longtemps possible.
Aménagez votre domicile pour y rester le plus longtemps possible
S’assurer de vieillir à domicile implique de revoir l’agencement et l’ameublement de son logement au fil du temps, pour l’adapter à ses besoins et à une éventuelle perte d’autonomie. La chute étant l’une des premières causes d’hospitalisation d’urgence, due à un logement inadapté, il est essentiel d’aménager son domicile pour prévenir ce type d’accident. Cela peut impliquer plusieurs niveaux d’adaptation du domicile, en fonction de l’âge et du niveau de perte d’autonomie :
- des adaptations simples et peu coûteuses : retirer les tapis ou autres obstacles au sol, ranger tous les ustensiles et accessoires de cuisine à portée de main, se débarrasser des meubles encombrants pour faciliter la circulation ;
- des travaux plus conséquents : remplacer la baignoire par une douche dans la salle de bain, aménager les pièces du rez-de-chaussée pour que la chambre et la salle de bain soient de plain-pied ;
- des aménagements plus lourds liés à la perte d’autonomie souvent accompagnés d’aide à la personne, comme la médicalisation du domicile.
Les services d’aide à la personne et à l’autonomie font aussi partie de l’adaptation du logement :
- le recours à des services d'aide à domicile pour les tâches quotidiennes (portage de repas, ménage, courses, etc.) ;
- l’emploi d'auxiliaires de vie pour l'aide à la toilette, à l'habillement, aux déplacements, etc.
- la mise en place de soins à domicile (infirmier, kinésithérapeute, etc.).
Ces adaptations représentent un coût non négligeable, mais diverses aides financières peuvent être mobilisées, comme l'APA, les aides sociales des départements ou des caisses de retraite, ou encore des avantages fiscaux.
Envisagez d'autres modes d'hébergement
Envisagez d'autres modes d'hébergement
Si le maintien à domicile n'est pas possible ou souhaité, d'autres solutions d'hébergement peuvent être envisagées : EHPAD (Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), EHPA (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées), résidences seniors ou résidences services, USLD (Unité de Soins de Longue Durée).
Demandez les aides financières auxquelles vous avez droit
Pour faire face à la perte d'autonomie vous avez le droit à un soutien financier. Différentes aides existent selon votre profil :
- l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) : cette aide est destinée aux personnes âgées de 60 ans ou plus, en situation de perte d’autonomie médicalement prouvée (GIR 1,2, 3 ou 4). Elle permet de financer partiellement ou totalement les dépenses nécessaires pour rester à votre domicile, ou le tarif dépendance de l’établissement médico-social où vous résidez (ex : EHPAD). Le calcul du montant de l’APA varie en fonction du degré de perte d’autonomie et des ressources du bénéficiaire.
- l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) : réservée aux personnes retraitées disposant de faibles ressources, cette allocation garantit un minimum de revenus pour assurer vos besoins essentiels ;
- l’Allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) : conçue pour les personnes en situation d’invalidité ayant de faibles revenus, cette allocation complète vos ressources pour vous permettre de faire face aux dépenses imprévues.
Ces dispositifs sont soumis à des conditions d’éligibilité spécifiques (âge, niveau de ressources, état de santé). Pour en bénéficier, il est conseillé de vous rapprocher des services compétents tels que les Centres Communaux d'Action Sociale (CCAS) ou les caisses de retraite.
Aidant familial : un rôle qui compte !
Lorsqu'un membre de la famille perd son autonomie, les proches sont souvent les premiers à être sollicités pour l'aider. Les aidants familiaux occupent une place centrale dans le quotidien de leur proche : ils coordonnent les professionnels de santé, gèrent les démarches administratives pour les demandes d’aides financières, mettent en place les services essentiels au bien-être de leur proche (portage de repas, aménagement du domicile, etc.). Cette responsabilité, souvent de longue durée, peut entraîner des répercussions importantes sur le plan personnel et professionnel.
Pour soutenir les aidants dans leur rôle, plusieurs aides et dispositifs ont été mis en place, offrant un accompagnement adapté à chaque situation. Voici les principaux dispositifs disponibles :
- l’allocation journalière de proche aidant (AJPA) : cette aide financière permet aux aidants d’interrompre partiellement ou totalement leur activité professionnelle pour s’occuper d’un proche en situation de perte d’autonomie ou de handicap. Versée par la CAF ou la MSA, elle est plafonnée à 66 jours sur l’ensemble de la carrière professionnelle et offre une indemnisation basée sur le SMIC ;
- le congé de proche aidant : ce congé légal permet aux aidants de s’absenter temporairement de leur emploi sans risquer de le perdre, pour accompagner un proche dépendant. Mis en place en 2017, il donne la possibilité au salarié de s’arrêter au maximum 3 mois, mais avec suspension de salaire ;
- le droit au répit : si vous avez besoin de souffler, ce dispositif vous permet de financer temporairement des solutions de relais, telles qu’un accueil en établissement ou l’intervention d’aides professionnelles à domicile.
- les formations et accompagnements spécialisés : de nombreuses associations et organismes proposent des formations gratuites ou subventionnées pour apprendre les gestes adaptés et mieux comprendre les besoins des personnes aidées.
Pour accéder à ces dispositifs, il est essentiel de se renseigner auprès des organismes compétents, tels que la CAF, la MSA, les caisses de retraite ou les services sociaux de votre commune.
Protégez-vous avec un contrat de prévoyance
La perte d’autonomie, qu’elle soit progressive ou liée à un accident, est une étape délicate à laquelle il est essentiel de se préparer. Elle peut aussi avoir des conséquences financières importantes. Même si des aides financières existent, elles ne couvrent pas la totalité des frais.
Il existe des solutions de prévoyance adaptées pour vous apporter un soutien financier le moment venu, comme des garanties dépendances.
Questions fréquentes sur la perte d’autonomie
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On parle de perte d’autonomie partielle lorsque la personne a besoin d'assistance pour certains actes du quotidien seulement comme : s'habiller, faire sa toilette, se lever, se coucher, s'asseoir ou encore se faire à manger, etc.
La perte d’autonomie totale est généralement définie comme l'impossibilité d'accomplir les gestes de la vie quotidienne sans une aide extérieure permanente. Concrètement, lorsque vous n’êtes plus en capacité d’accomplir au moins trois actes de la vie quotidienne : se laver, s’alimenter, se déplacer, s’habiller, aller aux toilettes.
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Pour mesurer le niveau de perte d’autonomie de la personne concernée et définir les droits et aides possibles, il existe deux outils.
La grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupe Iso Ressources) : elle permet de mesurer le degré de perte d’autonomie d’une personne âgée à travers 6 niveaux : les GIR (Groupe Iso-Ressources). A chaque GIR correspond un niveau d’aide nécessaire pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne : GIR 1 (le plus dépendant) à GIR 6 (le plus autonome). Concrètement :
- Niveau GIR 6 : il se compose de personnes autonomes ;
- Niveau GIR 5 : une aide ponctuelle suffit pour la toilette, la préparation des repas et le ménage ;
- Niveau GIR 4 : une aide est nécessaire pour la toilette et l’habillage ou pour les soins corporels et les repas ;
- Niveau GIR 3 : la personne a besoin d’aide pour les soins corporels plusieurs fois par jour ;
- Niveau GIR 2 : une assistance est requise dans la plupart des activités quotidiennes, ou une surveillance permanente ;
- Niveau GIR 1 : une présence continue auprès de la personne est indispensable.
La grille AVQ (Actes de la Vie Quotidienne) est utilisée par les professionnels de santé et les organismes d’assurance pour mesurer le niveau de perte d’autonomie à travers 6 actes élémentaires du quotidien. Le degré de perte d’autonomie est défini en fonction du nombre d’actes que la personne ne peut plus accomplir seule.
1. Les transferts : être capable de passer d’une position à l’autre. Exemple : assis à debout, debout à couché.
2. Les déplacements à l’intérieur : se déplacer sans difficulté sur une surface dégagée.
3. L’alimentation : se nourrir et boire seul.
4. La continence : être en mesure d’assurer son hygiène corporelle après un passage aux toilettes.
5. L’habillage : s’habiller ou se dévêtir sans aide.
6. La toilette : se laver entièrement de manière autonome.Les résultats de la grille AGGIR associés à ceux de la grille AVQ permettront de définir le niveau de perte d’autonomie de la personne concernée ainsi que les aides nécessaires à son bien-être.
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Pour optimiser votre maintien à domicile en cas de perte d’autonomie, il est essentiel de rendre votre domicile plus accessible et sécurisé. Vous pourriez installer des barres d’appui dans les salles de bain, élargir les portes pour permettre le passage d’un fauteuil roulant, et éliminer les obstacles tels que les tapis glissants. Des solutions technologiques comme les systèmes de domotique peuvent également aider à contrôler les lumières, les serrures et les appareils électroménagers à distance.
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Les premiers signes peuvent se manifester par des difficultés à effectuer des tâches quotidiennes comme se lever, monter les escaliers, ou même des oublis fréquents. D’autres indicateurs peuvent être des changements dans les habitudes de sommeil, une perte de poids inexpliquée, ou une diminution de l’hygiène personnelle. Il est important de consulter un professionnel de santé dès que ces signes apparaissent.
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En cas de perte d’autonomie, il est généralement nécessaire de fournir des preuves médicales, telles que des certificats de votre médecin traitant ou des évaluations de professionnels de santé. Contactez votre assureur pour connaître les documents spécifiques requis et les étapes à suivre pour déclencher les prestations.
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L’intégration de technologies telles que les montres connectées, les systèmes de surveillance à distance et les assistants vocaux peuvent considérablement améliorer la gestion des tâches quotidiennes, la surveillance de la santé et la capacité à solliciter de l’aide en cas de besoin. Ces dispositifs permettent d’automatiser de nombreuses fonctions, offrant ainsi une plus grande indépendance et une meilleure qualité de vie.
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Il est possible de retarder l’apparition de la perte d’autonomie en adoptant des habitudes de vie saines et actives. Voici quelques conseils pratiques :
- pratiquez une activité physique régulière : adaptez-la à votre condition pour renforcer votre forme physique et maintenir un bon équilibre ;
- optez pour une alimentation équilibrée et variée : intégrez des fruits, des légumes et des protéines pour répondre aux besoins de votre corps ;
- stimulez votre esprit : engagez-vous dans des activités intellectuelles comme la lecture ou des jeux de réflexion pour maintenir vos facultés cognitives ;
- maintenez un réseau social actif : évitez l’isolement en entretenant des relations avec vos proches et votre entourage ;
- réalisez des bilans de santé réguliers : ces examens permettent de détecter précocement d’éventuels problèmes de santé.
Adopter ces habitudes dès maintenant peut vous aider à préserver votre autonomie le plus longtemps possible.
(1) France Assureurs, livre blanc 2022 « Construire une nouvelle solution solidaire et transparente face à la dépendance liée à l’âge ».