Bilan de santé à 50 ans : quels examens de dépistage réaliser ?

A l’origine de 12 000 morts par an, le cancer du sein est la première cause de décès des femmes par cancer en France. Pourtant, à peine une femme sur deux de plus de 50 ans effectue tous les deux ans la mammographie de dépistage recommandée. Le constat est similaire pour le cancer colorectal qui affecte majoritairement les hommes. Entre 2022 et 2023, seulement 34 % de la population concernée a effectué son test de dépistage.

Les exemples de ce type sont nombreux. Ils démontrent que, malgré les multiples campagnes de sensibilisation, la culture de prévention et de dépistage demeure insuffisante en France. Des progrès existent toutefois. Le nombre de cancers a diminué de 2 % chez les hommes et de 0,7 % chez les femmes depuis 2010. Mais il est possible de faire mieux, notamment après 50 ans, en suivant strictement les recommandations médicales.

Bilan de santé : les examens « obligatoires »

L’Assurance Maladie a mis en place différents programmes nationaux de prévention pour réduire les risques. Notamment pour des pathologies comme le cancer.

La mammographie pour dépister le cancer du sein

A partir de 50 ans, les femmes devraient effectuer une mammographie tous les deux ans et jusqu’à 74 ans. La Sécurité sociale prend entièrement en charge l’examen sans avance de frais. Votre organisme d’Assurance Maladie vous y invite personnellement et vous relance jusqu’à deux fois par an jusqu’à la réalisation de l’examen.

Le dépistage du cancer colorectal    

Le cancer colorectal se dépiste à partir de 50 ans pour les hommes et pour les femmes. Idéalement tous les deux ans et jusqu’à 74 ans. Le test peut se faire par le biais d’un kit 100 % pris en charge par la Sécurité sociale. En fonction de vos facteurs de risque, votre médecin pourra vous orienter vers un autre type de dépistage comme la coloscopie.

Le frottis pour le cancer du col de l’utérus

On estime à 9 sur 10 le nombre de cancers de l’utérus évitables grâce à un dépistage régulier. Celui-ci passe par un frottis réalisé par un gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme. Il se prescrit par le biais d’un programme spécifique de l’Assurance Maladie entre 25 et 29 ans. Puis tous les trois ans jusqu’à 65 ans. 

Les examens et les vaccinations recommandés après 50 ans

Les contrôles périodiques à effectuer avec son médecin traitant

Les contrôles réalisés avec son médecin traitant ou qu’il prescrit sont à effectuer de manière régulière :

• mesure de la tension artérielle tous les ans ;
• bilan sanguin tous les trois ans environ, par le biais d’une prise de sang.

La vaccination

Seul un rappel de vaccination est nécessaire tous les 10 ans à partir de 65 ans : celui pour la diphtérie, polio et tétanos. En revanche, l’Assurance Maladie recommande de se vacciner chaque année contre les maladies virales et/ou saisonnières comme la grippe et la Covid-19.

La prévention des risques cardio-vasculaires

Selon l’avis de son médecin traitant, le bilan cardiaque peut être recommandé à partir de 45 ans. Plus largement, des mesures évidentes de prévention sont à observer tout au long de la vie, et plus encore à partir de 50 ans :

• arrêt du tabac ;
• activité physique régulière ;
• alimentation évitant produits et boissons trop salés, sucrés, gras ou alcoolisés.

Les examens visuels et auditifs

Pour l’audition, une visite tous les deux ans chez un médecin ORL ou un audio-prothésiste s’impose pour la réalisation d’une audiométrie. Un bilan ophtalmologique réalisé tous les ans réduira les risques de glaucome, de DMLA ou de cataracte.

L’examen de la peau

On recommande de se faire examiner par un dermatologue tous les ans, là aussi à partir de 50 ans. Les personnes à peau claire et possédant de nombreux grains de beauté sont particulièrement concernées. La modification d’un grain de beauté ou l’apparition de tâches sur la peau figurent parmi les motifs d’alerte.

L’ostéoporose

L’ostéoporose est une maladie du squelette qui rend les os plus fragiles et accroît le risque de fractures. Elle est deux à trois fois plus fréquentes chez la femme que chez l’homme. A partir de 50 ans, un examen radiographique – l’ostéodensitométrie – aide à la détecter et à suivre son évolution.

Le cancer de la prostate

Il n’existe aujourd’hui pas de programme ni de recommandations spécifiques officielles pour la prévention du cancer de la prostate. Les études médicales n’étant pas concordantes, l’Assurance Maladie ne parvient pas à prouver que le dépistage évite des décès liés à cette pathologie. Le choix de se faire dépister relève donc d’une décision personnelle à prendre avec son médecin. Le toucher rectal, le dosage de PSA ou des tests de dépistage sont possibles. Mais leur fiabilité reste formellement à démontrer.

Les informations présentées dans cet article sont basées sur les données disponibles à la date de publication. Celles-ci sont susceptibles d'évoluer avec le temps. Nous vous invitons à consulter les mises à jour ou à vérifier les sources officielles pour des informations actualisées.

Sources :

^{Santé publique France – Cancers
Ameli – Dépistages organisés des cancers
Ameli - « Mon bilan prévention » entre 45 et 50 ans, un temps d’échange dédié à la prévention en santé}