Automédication : prudence, le maître mot
Avec des centaines de médicaments vendus sans ordonnances, il est facile et rapide de s’improviser médecin. L’automédication présente pourtant des dangers et doit faire l’objet de la plus stricte vigilance.
Huit Français sur dix ont recours à l’automédication. Elle a pour avantage de limiter les consultations inutiles pour des problèmes bénins et tend à responsabiliser les patients qui doivent payer leur traitement. Mais elle n’est pas sans risque si elle ne fait pas l’objet d’un maximum de prudence. « L’un de ses principaux dangers est le mauvais diagnostic, avertit le Pr Patrice Queneau, membre de l’Académie nationale de médecine et professeur de thérapeutique. Ainsi des douleurs vertébrales étiquetées arthrosiques et qui, en réalité, sont les symptômes d’un cancer. En médecine, une maladie peut en cacher une autre, parfois plus grave. »
Une seule molécule
Deux consignes : il n’est pas question de poursuivre un traitement s’il n’y a pas d’amélioration après trois ou quatre jours. Ni de se soigner seul face à des symptômes inhabituels. Dans ces cas-là, il faut absolument consulter. Autre risque majeur : les interactions médicamenteuses. « Typiquement, c’est le patient sous anticoagulant qui, en voulant soulager un mal de tête avec un anti-inflammatoire, s’expose à un risque d’accident hémorragique. »
Pour éviter ce genre de drame, limitez vos auto-prescriptions à une seule molécule et, si vous suivez un traitement, redoublez de vigilance. Surtout, n’hésitez pas à solliciter les conseils de votre pharmacien.
Jamais anodins
Contrairement à une idée reçue, les médicaments en accès libre ne sont pas anodins. Près de la moitié d’entre eux seraient même à proscrire, selon le magazine 60 Millions de consommateurs. Soit en raison de leur inefficacité, soit pour les risques qu’ils font courir, quand ils ne conjuguent pas les deux écueils !
En mars 2017, les autorités de santé ont mis en place un portail en ligne pour permettre aux patients ou simples usagers de déclarer les effets indésirables rencontrés après la prise d’un médicament (signalement-sante.gouv.fr). Pensez-y !
Avis d’expert
« L’automédication ne doit jamais être envisagée chez les personnes vulnérables. En clair, une consultation médicale est toujours nécessaire pour les personnes âgées ou qui suivent un traitement lourd, les femmes enceintes ou allaitantes, et les bébés. Certaines pathologies (allergies, insuffisance rénale…) sont même incompatibles avec toute forme d’automédication ! »
Pr Patrice Queneau
Consultations médicales, cotisations, dispositifs de soin, vaccination, carnet de santé… Les évolutions du début d’année ont un impact direct sur l’accès aux soins et le pouvoir d’achat. Quelles sont les principales nouveautés de 2025 ?
Mieux vaut prévenir que guérir : l’adage populaire s’applique d’autant plus après 50 ans. Un bilan de santé régulier permet de détecter une maladie à un stade précoce, offrant ainsi plus de chances de la soigner rapidement. L’âge avançant, l’application de mesures préventives liées à son hygiène
Régulièrement mis en avant par les complémentaires santé, les réseaux de soins sont souvent mal compris par les assurés. Pourtant, ils jouent un rôle essentiel pour faciliter l’accès à la santé, réduire les frais et bénéficier de soins de qualité. Leurs avantages sont multiples !