Vivre avec une prothèse de hanche
Le remplacement de l'articulation de la hanche par une prothèse a considérablement amélioré la qualité de vie d'un grand nombre de patients atteints d'arthrose, de rhumatisme inflammatoire ou de séquelles traumatiques. Quelques repères pour bien vivre avec et éviter tout risque et complications.
Une prothèse est proposée quand l'articulation est usée et douloureuse
Lorsque les douleurs deviennent difficilement supportables et que le traitement médical (médicaments, infiltrations, rééducation) ne soulage plus, le remplacement prothétique devient la seule solution. La douleur, la gêne aux mouvements et leur impact sur la qualité de vie constituent les éléments déterminants de l'intervention. D'autres critères sont pris en compte dans l'indication opératoire comme le degré d'usure de l'articulation, l'âge ou la profession exercée.
Plusieurs mois sont nécessaires pour tirer tout le bénéfice de l'intervention
La reprise de l'activité doit se faire de façon harmonieuse et progressive au cours des deux mois suivant l'intervention. En pratique, il faut compter 5 à 8 mois pour obtenir le résultat optimum après une intervention sur le membre inférieur. Il est alors possible de vivre normalement avec une prothèse dans les conditions habituelles d'activités quotidiennes. Mais tenez toujours compte de votre âge et de vos capacités physiques antérieures à l'opération.
Quel sport peut-on pratiquer ?
Rien n'est formellement interdit. Tout dépend de votre âge, de votre état de santé, du sport pratiqué et de vos capacités physiques antérieures. Soyez simplement plus modéré dans votre pratique car une prothèse est plus fragile qu'une hanche normale. Si avant l'opération vous pratiquiez la course à pied, le vélo, le ski ou la natation, vous pouvez parfaitement vous y remettre. Sinon, les activités conseillées sont plutôt la natation, la marche, le golf, le vélo, à condition de garder un rythme modéré. En revanche évitez celles qui soumettent la prothèse à trop de contraintes comme les sports de contact (judo, karaté, sports d'équipe, sauts, etc.).
A savoir
La voiture
Après l'intervention, il faut attendre deux mois avant de reconduire une voiture. En revanche, au bout d'un mois, il est envisageable de voyager comme passager en faisant attention lors des mouvements d'entrée et de sortie qui risquent de générer des douleurs ou un déboîtement de la prothèse.
En avion
Il n'y a pas de précaution particulière. Cependant, prévoyez une attestation de votre chirurgien ou un certificat médical pour justifier le port d'un matériel métallique car les portiques de détection des aéroports peuvent déceler l'acier de la prothèse.
Alimentation
Surveillez votre poids, l'obésité est l'ennemie des prothèses de hanche. Un régime alimentaire varié et équilibré, associé à une activité physique régulière, est, dans tous les cas, conseillé.
Des risques à connaître
Mouvements forcés
Evitez les mouvements forcés ou de trop grande amplitude sur l'articulation. Ces derniers sont susceptibles d'entraîner un déboîtement ou une luxation.
Infections
Les infections sur prothèses peuvent survenir à partir d'un foyer infectieux mal soigné : panaris, ongle incarné, infection de la sphère ORL (angine, sinusite, etc.), bronchite, infection urinaire. N'hésitez pas à consulter rapidement le médecin en cas d'infection, pour un examen et une éventuelle prescription d'antibiotiques.
Chutes
Les chutes sont potentiellement plus dangereuses avec une prothèse : une fracture du fémur par exemple sera plus compliquée à soigner.
Pour en savoir plus
Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (SOFCOT) : www.sofcot.com.fr.
« Le Corps réparé : Le défi de la chirurgie orthopédique », Michel Cymes et Marina Julienne, Guide France Info, Editions Jacob-Duvernet.
Isabelle Eustache