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Le vrai coût des accidents du travail pour les entreprises

Les accidents du travail demeurent très nombreux en France. Selon les derniers chiffres, ils coûtent chers aux entreprises et à la société. Au-delà des conséquences humaines, ces accidents sont encore trop souvent négligés et insuffisamment pris en charge. Quels sont les moyens d’action des dirigeants pour mettre en place des politiques de prévention efficaces ?

Publié le
Temps de lecture 3 min

La France fait figure de mauvaise élève en matière d’accidents du travail. Elle occupe la troisième place des pays les plus accidentogènes en Europe. Le 14 octobre dernier, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet lançait d’ailleurs une nouvelle campagne de « lutte et de prévention contre les accidents du travail graves et mortels ». Objectif : inverser la tendance et cesser en France de considérer les accidents du travail comme une fatalité.

Accidents du travail : un coût supporté par tous

En 2022, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) a recensé 564 189 accidents du travail – dont 738 mortels – et 44 217 maladies professionnelles. Elle estime le nombre de journées non travaillées liées à des accidents du travail à 49 millions. Soit l’équivalent de 211 000 emplois à temps plein.

Pour la collectivité, ces accidents ont un coût. En compensation des jours d’arrêt, l’Assurance Maladie verse des indemnités journalières. Elles s’élèvent à 60 % du salaire journalier les 28 premiers jours, et 80 % ensuite. En moyenne, le coût direct d’un accident du travail est évalué à 4 800 euros.

Pourtant, ce montant reste bien éloigné du coût réel. Il faut prendre aussi en compte les dépenses et les charges assumées cette fois par l’entreprise. Le vrai chiffre se situerait alors dans une fourchette allant de trois à cinq fois la valeur du coût direct. Soit entre 15 000 et 24 000 euros par accident du travail.

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Les frais indirects des accidents du travail trop souvent négligés

En plus de la part prise en charge par l’Assurance Maladie, l’entreprise qui fait face à un accident du travail verse une indemnité complémentaire à son salarié. S’y ajoutent des frais indirects. Ils sont certes difficiles à estimer avec précision. Mais leur longue liste laisse imaginer une addition bien plus corsée : 

Frais administratifs

Pour porter assistance au salarié et sécuriser le lieu, mais aussi pour enquêter, avertir les proches, documenter l’accident…

Frais judiciaires en cas de poursuites éventuelles

Si poursuite judiciaire du salarié envers l’entreprise.

Frais RH

Pour remplacer le salarié absent et l’accompagner lors de son retour à l’emploi.

Frais d’équipements

Si l’accident est dû à une défaillance du matériel, à un mauvais entretien ou qu’il a endommagé l’équipement.

Frais de productivité

Une étude de 2023 de l’INRS(1) chiffre la perte de productivité à 0,12 %. Le profit diminue de 0,11 % lorsque la fréquence d’accidents du travail augmente de 10 %.

Frais de cotisations AT/MP

L’entreprise verse chaque année une cotisation qui finance les indemnités de l’Assurance Maladie pour les accidentés du travail. Si cette cotisation est fixe pour les entreprises de moins de 20 salariés, elle dépend pour les autres de leur sinistralité. Plus elle est élevée, plus la cotisation augmente.

Une dimension immatérielle certaine

Ces coûts financiers négligent également la dimension immatérielle d’un accident du travail pour l’entreprise. Les conséquences humaines pour le salarié et sa famille sont évidentes. Mais elles le sont également pour l’organisation : 

  • impact sur le moral des équipes ;

  • choc émotionnel ;
    altération du climat social ;

  • perte de confiance dans la direction ;
  • détérioration durable de l’image de marque en cas de forte médiatisation.

Accidents du travail : la responsabilité de tous

Selon un rapport de la Cour des comptes du mois de février 2024, l’Inspection du travail aurait perdu 16 % de ses effectifs ces dernières années, soit 740 postes. Faut-il durcir la loi, augmenter les contrôles et par exemple restaurer les CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) ? Renforcer en parallèle la sensibilisation comme s’y attelle la nouvelle campagne de lutte et de prévention lancée par le gouvernement à l’automne 2024 ?

Il appartient aussi à l’entreprise de s’emparer directement du sujet. BDO/Opinion Way a publié le 3 octobre 2024 son baromètre de la gestion des accidents du travail et des maladies professionnelles. Il révèle que 59 % des 400 entreprises de plus de 50 salariés interrogées ne disposaient pas d’un accord de prévention des risques professionnels pourtant obligatoire depuis 2019.

Quelles mesures l’entreprise peut-elle mettre en place ?

Identifier et évaluer les risques grâce au DUERP

Le Document unique d’évaluation des risques professionnels est obligatoire dans toutes les entreprises dès le premier salarié. Ce document permet d’identifier tous les risques présents dans l’entreprise. En effet, il recense les risques liés à chaque poste de travail, dans chaque unité, et également en télétravail. Il est donc primordial d’accompagner les chefs d’entreprises dans sa rédaction. Des solutions existent pour vous aider à réaliser le DUERP de votre entreprise.

Former ses salariés à la sécurité

Depuis avril 2021, les entreprises ont l’obligation de sensibiliser aux gestes qui sauvent leurs salariés avant leur départ à la retraite.

Améliorer les conditions de travail

Améliorer les conditions de travail en offrant à ses salariés plus de confort sur leurs lieux de travail (équipements ergonomiques, etc.) ou en organisant des ateliers de sensibilisation aux troubles musculosquelettiques.

Diffuser une culture interne de la sécurité

Diffuser une culture interne de la sécurité fondée sur ses trois principaux volets : les équipements et leur sécurité technique, le management et les facteurs humains et organisationnels.

Analyser les accidents et pratiquer le retour d’expérience

Obligatoire, cette analyse recourt à une méthode en sept étapes disponibles, par exemple, sur le site de l’INRS.

Entretenir le matériel et les équipements

Le conseil semble de bon sens, mais une machine bien entretenue occasionnera bien moins de risques pour ses utilisateurs.

Réduire le stress/fatigue et renforcer le suivi médical

Différentes mesures et solutions existent pour favoriser le bien-être et l’équilibre de vie professionnelle/privée.

Les aides financières pour les TPE/PME

L’Assurance Maladie propose des subventions prévention pour aider les entreprises de moins de 50 salariés à financer leurs investissements en matière de santé et sécurité au travail. 

(1) Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), Sinistralité et performance économique des entreprises, septembre 2023

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